10. Journal de trek dans le Langtang
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Octobre 2006 - Première Partie

 

Vue de la vallée de Katmandu et du smog

 

23 octobre, le grand départ.

Ce matin, nous avions rendez-vous avec notre guide et le directeur de l’agence de trekking Ang Rita à notre hôtel. Ils devaient nous conduire au terminus d’autobus.  À notre grande surprise, c’est un taxi qui nous attendait pour nous conduire au départ de notre trek.  Il n’y avait pas de bus en service aujourd’hui en raison du festival de Diwali (festival des lumières).  Comme la première semaine de ce trek de 29 jours était en région habitée et facile d’accès, nous avions décidé de partir seul.  Nous allions facilement trouver lodges et restaurants.  Nous avions donc rendez-vous dans 6 jours à Lama Hôtel avec Pimba, notre guide et toute l’équipe de porteurs et de cuisiniers pour la deuxième partie de notre trek que nous devions faire en autonomie complète.  Notez aussi qu’en raison de notre arrivée un peu en retard sur notre horaire à Katmandu, nous avons aussi condensé les 8 premiers jours de trek en 6.


Joël, danseur invité!!!

Le trajet d’une heure en taxi, pour couvrir les 35 km entre Katmandu et le départ du trek à Sundarijal, fut toute une expérience.  Pour la première fois, nous affrontions cette jungle à bord d’un véhicule…nous étions extrêmement content d’arriver « en vie » au départ du trek et d’enfin dire adieux à la route.

On nous avait dit que la première journée serait un peu tough…. nous avons commencé par une montée tout en escalier de 1100m de dénivelé que nous avons grimpée comme des pros en 3 hrs.  En montant, nous passions de villages en villages et pouvions voir la vallée de Katmandu recouverte de smog.  L’air de la montagne était tellement bon et le silence nous fascinait.  Entre terrasses et forêts, nous avons atteint le sommet du col, où nous avons eu le temps de manger notre sandwich en admirant les Annapurnas au loin.


Depuis notre terrasse de l'hôtel

Après une petite pause dans le village de Chisapani (un village pris d’assaut par les Maoïstes), nous avons poursuivi la descente.  Nous avons su plus tard que si nous avions décidé d’y passer la nuit, nous aurions eu à payer la taxe Maoïste pour la durée de notre séjour en montagne.  Étant donné que nous y passions un mois et que nous étions deux, nous n’avions pas trop envie de payer….disons que les fonds étaient bas.  Un peu plus loin, de la musique a attiré notre attention.  Nous sommes partis dans cette direction pour arriver dans une famille qui célébrait la fête des lumières.  En moins de deux, nous sommes devenus des invités d’honneur, avons dansé avec eux (oui, oui, même Joël), goûté à leurs spécialités locales et pris un coup au chang (la bière locale).  Une super expérience.  Le propriétaire nous expliquait qu’en raison des pressions Maoïstes, ils n’avaient pas célébré cette fête dans les montagnes depuis 10 ans.  Ils allaient donc passer la journée et la nuit à visiter chacune des maisons du village avec un groupe de musiciens pour danser et chanter et aussi pour recueillir des dons qui seront ensuite redistribués dans la communauté, entre autres dans les écoles.  Un moment riche en émotions.

Nous avons terminé notre première journée crevés mais heureux dans le village de Pati Bharijyang où, pour seul hébergement, nous avons trouvé la plus minable des lodges avec au menu….que des mets Chinois à base de nouilles Ramen!!!!   En soirée, une lampe frontale nous a signalé l’arrivée d’un autre touriste.  Un Israélien qui arrivait du col de Lauribinayak, avec lui, les mauvaises nouvelles.  L’hiver arrivait déjà, un mois plus tôt que prévu et une importante chute de neige bloquait le col.  Nous étions bien découragés, car le point de rencontre avec notre équipe était de l’autre côté de ce col.  Qu’allions nous faire?

 


Jour 2 du trek


24 octobre

Ce matin, nous avons eu un magnifique déjeuner assis sur la terrasse de notre lodge, en admirant le lever du soleil et en dégustant, au grand découragement de Joël, une soupe aux nouilles Ramen!!!!  Les pauvres propriétaires de l’hôtel, n’avaient rien d’autre à nous offrir car ils étaient à cours de farine, de fruits ou de légumes.  Heureusement qu’une heure plus tard, un lodge sur le sentier nous a accueillis pour re-déjeuner, pour la première fois, avec le fameux Tibétain Bread, un pain frit absolument délicieux avec le miel local.  Ce dernier allait devenir notre pain presque quotidien.  Plus tard pour dîner, nous avons dégusté notre premier Dal Bhaat, riz blanc servi avec légumes au curry et soupe aux lentilles, hyper soutenant et aussi le premier d’une série de plusieurs.

La journée a débuté par une longue montée dans la forêt offrant ici et là de magnifiques points de vue.  À ce point dans le trek, tout est si fascinant et si beau.  Les immenses vallées qui s’étirent devant nous, recouvertes de terrasses jusqu’aux hauts sommets, les forêts aux arbres rabougris recouverts de mousse et lichen, les petites maisons des villages construites entièrement de matériaux locaux ou transportés à dos d’homme depuis la fin de la route, les gens qui marchent de villages en villages pour visiter leurs familles en cette fête de Diwali, les animaux qui broutent paisiblement et tout cet environnement de montagnes qui ne cessera de nous ébahir tout au long de ce mois en montagnes.  Tous les gens qui croisent notre route nous saluent du traditionnel Namaste avec un immense sourire.  Ils sont sympathiques ces Népalais….en comparaison avec les Chinois du Tibet.  Ici, nous sommes bienvenus.

Ce soir, nous dormons dans un magnifique lodge, habilement géré par une petite famille de Sherpas, situé sur une crête d’à peine 50 m de large.  D’un côté, une large vallée dans laquelle le soleil ira se coucher et de l’autre une autre large vallée fermée au loin par une barrière de sommets blancs d’où il se lèvera.  Notre chambre, située à l’étage, fait le coin de la maison avec des fenêtres sur les deux côtés du coin.  C’est de notre lit, bien calés sous une tonne de couvertes, que nous admirerons le lever du soleil demain.   Nous recevons quelques nouvelles du col…pas très positives et rencontrons quatre dames Allemandes qui font un trek de 10 jours.  La plus jeune, 65 ans, la plus vieille 75 ans.  Joël et moi sommes en franche admiration devant elles.


Jour 3 du trek

25 octobre

Nous avons vite compris que vers 10h et parfois avant, les nuages viennent couvrir les sommets, donc, c’est de plus en plus tôt que nous prenons la route.  À 7h, nous marchons donc sur cette crête vertigineuse en admiration devant la grandeur de cette contrée.  Tout est si paisible et nous rêvons déjà d’y revenir.  C’est les locaux qui nous indiquent la trail, là où deux branches s’offrent à nous.  C’est toujours vers celle qui monte à pic que nous nous dirigeons.  Ce n’est pas pour les moumounes ici!

Cette région, l’Hélambu, est peu fréquentée des touristes, nous n’en croisons pas plus que quelques uns par jour…ce qui nous plait énormément.  Les dénivelés ne sont pas majeurs, mais on monte et on descend constamment et l’état de la trail nous donne du fil à retordre.  Heureusement que nous sommes en super forme et très bien acclimatés.  Nous couvrons plus de distance et à part quelques gazelles locales, il n’y a pas grand monde qui suit notre rythme.  Joël et moi s’en donnons à cœur joie et c’est dans un style sportif que nous complétons nos journées….tout en admirant le paysage, bien sûr.


Vue du col de Laurabinayak

Nous croisons un groupe en sens inverse et leur guide nous apprend que nos chances sont minces de pouvoir traverser le col.  Selon lui, d’ici quelques jours, si le beau temps se maintient, la neige fondra…sauf que nous sommes supposés franchir le col demain.  Il nous dit aussi que si nous dormons à Tharepati ce soir, comme prévu, il est impossible de franchir le col en une journée.  Toutes ces informations viennent assombrir un peu nos têtes, mais nous restons confiants.

Nous dînons avec un groupe de Français fort sympathiques en haut du col de Mangengoth.  Tout le monde marche en sens inverse, nous sommes les seuls à grimper.  Après le dîner, le temps se corse.  Le vent arrive, la température baisse et la pluie se met à tomber.  Nous savons fort bien que si il pleut à 3500 m, c’est de la neige qui tombe au col.  On continue de pousser et on grimpe toujours. 

On nous avait dit que Tharepati était le plus beau village de la région.  Situé sur une crête, il offrait un vaste panorama sur le Langtang, nous étions donc très empressés d’y arriver.  C’est vers 3h pm, dans la grosse purée de grêle et de vent qui nous l’avons vu s’ouvrir à nous au détour d’un virage, quelle déception.  Nous nous arrêtons dans le premier lodge à la cheminée fumante et nous nous séchons près du poêle.  Notre plan disait que nous devions dormir ici et l’envie de nous arrêter de marcher pour la journée était certainement très attrayante, surtout que la grêle tombait maintenant en neige.  Le propriétaire du lodge aurait également voulu qu’on s’y arrête pour la nuit.  Depuis quelques années, en raison de la violence dans le pays et des Maoïstes, le nombre de touristes a chuté dramatiquement et tous essaient de s’arracher les quelques touristes qui passent dans le coin.  Cependant, il nous confirme qu’avec le mauvais temps qui règne et cet hiver qui arrive si tôt, les chances de passer le col demain, à partir de Tharepati, sont minces.  Avec un bon thé au citron nous avons pesé le pour et le contre, et avons finalement opter pour poursuivre la journée, sans entrain.  Nous laissons donc ce lodge confortable qui nous aurait offert la plus belle vue au réveil, pour un autre 2 hrs de marche très difficile et dans les pires conditions de vent, neige et froid (on ne voyait absolument rien de la beauté qui nous entourait) pour arriver à Ghopte, où un seul lodge minable, glacé et enfumé nous attendait.   Nous avons passé la soirée à côté du poêle à se faire boucaner en jasant avec un Français et nos hôtes Népalais.  Le proprio était positif quand au passage du col demain.  Selon son estimation de notre forme physique, si nous partions tôt, nous n’aurions aucun problème.  Voila enfin une bonne nouvelle.  La nuit fut atrocement froide.  Nous n'avions pris que le minimum pour cette première semaine de trek et les vêtements d’hiver sont restés à Katmandu avec nos porteurs puisqu’en temps normal, il fait beau à cette époque de l’année.  Collés sous les couvertes pas très propres, nous rêvions à nos sacs de couchage et duvets.


Au sommet du col de Gosaikunda

26 octobre

Au réveil, le ciel est bleu.  Quel bonheur...nous le vivons à peine, par contre, car on gèle.  Le déjeuner dans la pièce enfumée est encore plus atroce qu’hier et nous avons juste envie de prendre la route.  Les points de vue sont fantastiques.  Nous voyons un peu de ce que nous avons manqué hier.  La trail est toute en montagnes russes, accrochées à la paroi.  À chaque fois que nous descendons, du côté ouest, la piste est glacée et chaque pas devient un véritable défi.  Je suis tombée dans une rivière en glissant sur une roche.  Les dégâts étaient, heureusement, pas trop graves.  De petites fleurs bleues agrémentent la piste, prisonnières des premières neiges.  Nous sommes seuls et nous nous sentons bien loin.

Devant nous, nous pouvions voir le col.  Disons qu’il était très impressionnant.  On n’arrivait pas du tout à voir par où nous allions passer pour le franchir.  Recouvert de neige, le défi semblait grand mais ce qui nous entourait nous motivait.  Sommets blancs, immenses vallées profondes dont les terrasses tout en bas brillaient au soleil, forêts magnifiques.  Dans le petit village de Phedi, 3 hrs plus tard, mais à quelques km à vol d’oiseau, nous prenons notre quotidien thé au citron et je joue au docteur avec la jeune fille qui présente une infection à l’œil.  Mais de la terrasse du lodge encore ensoleillée, on peut voir que les nuages arrivent rapidement sur le col et avant de reprendre la route, il aura complètement disparu. 


Lac sacré de Gosainkund

Nous grimpons donc les 600m de dénivelé qu’il nous restait dans les nuages.  Il fait froid et nous ne voyons absolument rien.  Nous sommes très découragés, nous avions entendu tellement de commentaires sur la beauté de ce col.  2h30 de marche rapide dans le neige, à se regarder les pieds, on ne niaise pas.  Pas une seule pause car si nous nous arrêtons, le froid nous transperce.  À chaque pas, je prie pour que ça se dégage, on ne sait jamais…

Alors que mon altimètre indique 4600m, on aperçoit dans la brume les drapeaux de prière qui marquent le col.  Ça y est, nous avons réussi!  Et comme par enchantement, en l’espace de 5 minutes, tous les nuages se dispersent et sous un ciel radieux, nous découvrons l’endroit.  Nous sommes bénis des dieux!  Que c’est beau!  Nous sommes au col de Lauribinayak, dans une région des lacs sacrés de Gosainkund et ils brillent sous le soleil.  Plus une seule graine de vent, au lieu de mettre des couches, comme c’est coutume en haut d’un col, nous en enlevons.  Nous ne voulons plus repartir.  Les montagnes recouvertes de neige se reflètent parfaitement dans les lacs bleu marine.  Les oiseaux chantent et les drapeaux multicolores bougent à peine.  C’est magique!  On prend des tonnes de photos.  On trippe!


Dans le lodge avec la tante

Pendant l’heure de descente du col jusqu’aux lodges sur les rives du plus grand des lacs de la région, nous ne faisons que répéter notre joie.  Quel endroit majestueux.  On rit, on sourit à la vie et on marche tranquillement….on ne veux pas arriver trop vite.  Ce sont une jeune fille, son frère et la tante qui nous accueillent dans leur lodge.  Malgré le soleil qui brille, à 3h pm, il fait froid à 4400m.  La jeune fille, apprentie cuistot, nous concocte un super souper de momos (chaussons) frits aux patates et au fromage et en guise de dessert, un momo à la barre de chocolat Mars. Un vrai délice.  Nous passons de nouveau la soirée collés sur le poêle, mais dans un environnement beaucoup plus plaisant qu’hier.  Un groupe de Népalais est arrivé tard dans la nuit, congelé.  Ils venaient de passer le col à la noirceur et mangeaient des gousses d’ail crues, qui semble-t-il, sont bonnes pour atténuer les effets de l’altitude.  La tante m’a pris sous son aile, j’étais la seule fille du groupe, et m’a donné deux couvertures pour la nuit.  Malgré la chaleur de mon chum….on a grelotté toute la nuit.

 

27 octobre (bonne fête papa!)

Je me réveille grippée ce matin et les pieds recouverts de petits picots rouges.  Je pense aux gens qui vivent à ces altitudes sans les vêtements appropriés et avec des sandales aux pieds…  La vie n’est pas facile pour tous dans ce monde.  Après un super déjeuner et la promesse de donner mes souliers à la jeune fille à mon retour à Katmandu, nous prenons la route sous un ciel radieux.  La jeune fille est si heureuse, qu’elle nous donne des bracelets faits à la main.  En l’espace de peu de temps, nous avons tissé, avec cette famille, une super belle amitié.


Le sommet du Langtang Ri

Après une petite grimpette à un autre col du même nom, un panorama des plus grandioses s’ouvre à nous.  Nous voyons le Langtang Ri à plus de 7200m droit devant nous et la vallée du Langtang qui s’ouvre sur la droite.  C’est par cette vallée que nous allons atteindre le sommet du Naya Kanga que nous voulons gravir.  Nous sommes entourés de montagnes, bien au-delà de la ligne des arbres et on voit encore les lacs sacrés derrières nous.  Par contre, devant nous, une énorme descente.  Pour aller dormir à Syabru, nous devons descendre plus de 2300m en une seule journée, malheur aux genoux de moumoune que sont les miens.  L’enfer!  Même Joël, a commencé à montrer des symptômes de fatigue.  D’une région alpine, nous passons ensuite par une forêt de rhododendrons et de pins pour ensuite déboucher sur les terrasses de culture.  Nous prenons un short cut qui bien sûr s’avère très à pic et difficile.  Nous passons quelques maisons et observons les gens travailler aux champs.  Nous sommes le plus près d’eux et de ces terrasses depuis le début du trek.  À mesure qu’on descend, les montagnes semblent de plus en plus hautes.  Nous sommes vraiment dans le Népal que nous avions rêvé, au milieu des hauts sommets.

Sur l’heure du lunch, je me gratte partout et après quelques instants, je découvre que mon corps en entier est couvert de ces petits boutons rouges que j’avais seulement sur les pieds ce matin.  Merde…qu’est ce que c’est cela?  Est-ce une allergie?  Des puces de lit?  Une maladie?  Je suis inquiète.  Nous sommes loin de la route et de Katmandu et seulement au jour 5 de notre trek…j’espère que je n’ai rien de grave.  Un couple d’américains arrive sur le fait et par le plus beau hasard le gars est ambulancier.  Il ne pense pas que je devrais m’inquiéter car je n’ai aucun autre symptôme d’une réaction allergique.  Il me parle d’une médecin australienne qu’ils ont croisée il y a quelques jours.  Selon leurs calculs, elle devrait dormir à Syabru ce soir (le monde est petit).  Nous repartons donc en se disant que nous devons chercher une femme qui voyage seule et qui porte deux tresses!

Syabru est un important village de la vallée du Langtang. Autrefois, plus d’une quarantaine de lodges se partageaient le flot de touristes.  Maintenant, dans les quelques 10 ou 12 qui ont survécus, ce fut assez facile de trouver notre doc aux tresses et après une consultation de 10 minutes sur la terrasse, elle m’expliqua que cela était dû à un changement rapide de température qui ne laisse pas aux pores le temps de s’ajuster.  Il faut juste que je garde ma peau sèche et tout devrait se rétablir sous peu.  Heureusement, que notre lodge offrait une super douche solaire, chaude à souhait.  J’en ai profité pour me doucher 2 fois!  La vie fait bien les choses.

Syabru est aussi construit sur une crête, offrant une vue prenante sur la vallée du Langtang et tous les sommets avoisinants.  Nous dégustons une bonne bière tablette avec une boîte de Pringle achetée au gros prix « comfort food ».  Demain, nous allons rencontrer notre équipe et le trek solo va prendre fin, nous avons hâte.


Le village de Syabru

28 octobre

Au petit matin, après une 3e douche, nous poursuivons la descente jusqu’à la rivière et à la jonction du sentier de la vallée du Langtang, un des plus connus du coin.  Tout à coup, il y a plein de monde sur le sentier.  Des familles de touristes avec des jeunes enfants, des porteurs, des gens du coin qui reconduisent leurs enfants à l’école après le congé de Diwali, etc…  tout un changement pour nous qui n'avions croisé que quelques personnes dans les derniers jours.  Nous remontons maintenant la rivière qui gronde dans une vallée très étroite que le soleil n’atteint que tard dans la matinée.  La forêt est sublime, très humide et habitée par des oiseaux aux chants extraordinaires.  Le sentier est super facile et avec tout notre entraînement, c’est nous les road runners!  On longe la rivière, on grimpe tout doucement et dans l’étroitesse de la vallée, nous avons perdu les sommets de vue.

Par hasard on croise deux porteurs chargés comme des mulets. Après les salutations d’usage et quelques questions, on se rend compte que ce sont 2 des nos porteurs.  Nous sommes très heureux.  Ils nous disent que le reste de l’équipe et notre guide sont derrière et nous donnent le nom de l’hôtel où nous avons notre rendez vous ce soir.  Nous sommes excités, mais on se rend vite compte, qu’ils n’ont pas la même vitesse que nous.  On décide donc de les passer.

Nous arrivons à Lama Hotel vers 2 hrs avec du temps pour la douche et le lavage.  Notre équipe arrive peu à peu et vers 4 hrs, tout est en place pour le « four o’clock tea » et le début, pour nous, d’une longue adaptation.  Tout à coup, nous étions les « clients », et eux, étaient là pour nous servir.  Ils ont monté notre tente sans que nous puissions aider, nous ont servi le thé avec les biscuits sur une petite nappe et le repas 3 services suivit peu de temps après.  Nous avions un guide, un climbing sherpa (assistant guide), un cook, deux assistants cook et 8 porteurs.  Horreur!!!!  Nous n’en revenons pas.  Comment pouvons nous avoir besoin de tant de monde pour notre expédition?  Nous sommes déroutés, 13 personnes pour nous deux!  Nous expliquons à Pimba que nous sommes gênés de tout cela.  Lui, nous explique que tous ces gens sont nécessaires pour transporter l’équipement (une tente repas, une tente cuisine, les tentes pour dormir, la bouffe pour 3 semaines, le kérosène pour la même période, les brûleurs, les trucs pour la cuisine, etc, etc, etc)  et qu’il n’y a aucune exagération.  Nous, nous n’en sommes pas certains, ils ne voyagent pas léger ces Népalais!  Mais bon, nous nous sommes tranquillement adaptés à cette nouvelle situation en nous disant que nous allions nourrir 13 familles.

Chrystine et Joël xxx

 

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