2. Première Étape : Le
Tibet 18 Septembre 2006 - Lhasa |
Potala - Lhasa |
Tashi Delek de Lhasa,
Nous voilà à Lhassa, un rêve devenu réalité!!
Une fois en sol Tibétain, nous avons pu sauter dans un bus avec nos vélos en route pour Lhasa, 60 km plus loin. J’ai fait le trajet le nez collé sur la fenêtre. Enfin, je voyais ce pays… celui dont nous parlait avec tant d’émotion Alexandra David-Neel. Le pays des grands espaces défilait devant moi, la rivière au fond de la vallée et les sommets tout autour. Des paysages grandioses… mais nous savions très bien que ce n’était que le début car une fois dans l’arrière pays, ces paysages prendront une tout autre dimension.
Par contre, toute cette beauté a pris fin brusquement lorsque nous sommes entrés dans Lhasa. Subitement la vallée et les montagnes se sont transformées en boulevard à 6 voies avec une immense banderole rouge aux couleurs de Mao qui disait « le développement ici pour un futur parfait ». J’en avais mal au cœur. Je savais que les ravages faits par les Chinois ici étaient grands, mais je n’aurais jamais pu imaginer à quel point. Des buildings immenses, des garages de voitures de luxes, des tours de télécommunication, des centres d’achat… Joël et moi cherchions du regard la Potala…le boulevard est tellement long qu’on a même eu le temps de penser qu’ils l’avaient rasé aussi. Mais non, au détour d’un virage, nous l’avons aperçu, haut perché sur sa montagne. Le symbole du Bouddhisme Tibétain, son passé, son présent et son futur.
Une fois a l’hôtel dans le quartier Tibétain, parce que maintenant, il ne reste qu’un tout petit quartier pour eux, nous avons vu l’autre visage de Lhasa. Celui d’une culture millénaire. Celui des gens qui croient encore que tout peut changer. À nous balader dans ces ruelles étroites et sinueuses, nous étions fascinés.. Tellement de chose à voir, des senteurs, des sons. Des temples magnifiques et les gens qui se prosternent sans arrêt devant, les gens qui marchent dans le sens horaire autour du temple en priant et en tournant leurs moulins de prières, les rites, les drapeaux de prières, les vêtements, tout est fascinant. Maintenant, je voyais ce dont nous parlait Alexandra David-Neel… sauf que la police Chinoise veille très bien sur tout ce beau monde. Si ils s’arrêtent de marcher et jasent un peu sur la place, la police vient tout de suite briser le groupe… d’un coup qu’ils seraient en train de préparer un coup!!! C’est assez fou merci.
Nous avons passé presqu’une semaine a vivre dans cette ville fascinante à essayer de la comprendre tout en laissant a notre corps le temps de s’acclimater. Pas facile de vivre a 3600m d’altitude. Nous avons visité plusieurs temples et observer les gens. Ils ont une telle croyance, c’est magnifique. Tous les rites qu’ils exécutent méthodiquement chaque fois qu’ils entrent dans un temple ou dans une chapelle, toutes les lampes au beurre de yak qu’ils font brûler sans arrêt, tous les sous qu’ils laissent aux Dieux en échange de protection… tout ça nous émerveille.
Mais avec le nouveau train qui arrive en ville chaque jour avec des centaines de Chinois venus s’installer pour faire du commerce, tout ça risque de disparaître à tout jamais. Il ne reste que moins de 25% de Tibétains à Lhasa (ils ont été chasses parce qu’ils n’ont pas les moyens de sa payer des logements) et la ville qui est déjà 15 fois plus grande qu’en 1950 quand les Chinois sont débarqués. Tout ça est bien triste. Mais, tout comme les Tibétains, nous gardons espoir qu’un jour ils pourront revoir leur Dalaï Lama et vivre selon leurs cultures ancestrales.
L’équipement, pas de problème… nous, par contre, pas facile. Pédaler à cette altitude et monter à 4200m ça demande un effort surhumain quand on n’est pas tout à fait acclimaté. Mais avec le temps qui passe notre corps réagit de mieux en mieux et demain sera le grand jour, le jour du départ pour Kathmandu.
Au plaisir et tashi delek
Chrystine et Joël xxx |