My complete trip Mon voyage complet




Mon projet : La descente des Amériques 
Chile-Argentina Stage - 7 - Étape
5 000 km
Chili et Argentine
El Calafate, Argentina, April 19th 2002

Ruta 40

The other morning as I was leaving Gregores, a little village in the north of Patagonia, a guy in a car stopped. We talked for a while; he was a cyclist too and made sure to warn me about the bad roads and the winds that were only going to get worse. But as he was leaving me, he also said: “You are going to get to Uhsuaia, con mucha patiencia (with a lot a patience).”

That day, I repeated that sentence in my head thousands of times. I had 90 km of this Ruta 40 to do before the next house, with headwinds that felt to me like hurricanes. The Ruta 40 is far from being as paradise-like as the carretera austral. No, here it is the “pampas,” pure, flat and never changing. It is an immensity, without limits, of “nothing.” It is also an inhospitable region, where only the strong survive. It is a desert constantly swept by west winds really it their all when they find an obstacle in their path like a poor little girl on a bicycle. I felt so small and alone in this big world.

I was not easy. I even think it was harder than the carretera austral, even though here it is flat. I pushed on the pedals with strength I did not even know I had just to get to the next estancia (farm), to have a roof over my head. I walked for kilometers, pushing the bike because the winds did not allow me to stay balanced on it. And I believed. I finally believed all the stories I had read on the Internet about winds that stop you from even starting to pedal, winds that push you to the other side of the road, about winds that make you crazy. It is all true. I don’t think it’s possible to imagine how powerful these winds can be until you experience them. Here it is survival.

It is hard on morale too. In this immensity, distances are inestimable. A sign that looks like it is only a few hundred metres away can be more that two, even three kilometres. The monotony of the scenery is only rarely broken by an old tire left on the side of the road or the carcass of an animal that did not made it. It is very important not to let yourself get discouraged, not even one second, because if you do, the winds have scored again. It is a constant fight, as physical as psychological. You need to stay focused all the time. I tried to talk to myself to forget the wind, but it was impossible. Impossible also to rest, the minute you stop, the winds seem stronger and even more stressful. No, you have to move forward. Walking or pedalling, moving forward is your only way out.

When I arrived here yesterday, after a short ride in a pickup because the winds had taken proportion out of this world, I gave myself a little pat on the shoulder. I was very proud of myself: I had survived. I used to say that a bike trip like this was something anybody with a dream and some willpower could do, but to cross this Ruta 40 alone, with these sorts of winds, you need a little more than that. I think I have it. I’m so close to my goal. I have to remember that I’m here to enjoy what life has to offer and to take it con mucha patiencia!

I gave myself a little break this weekend to do some hiking and visit the beautiful Perito Moreno glacier. It was perfect because it also allowed me to discover another face of Patagonia. I discovered a Patagonia with history, culture and legends. I’m taking off again tomorrow for the other section of this Ruta 40 with new energy, the same that inhabited the gauchos (cowboys) that came here to make a life in this isolation. I’m ready for the end!

Of course you can help again ... and you know how. You only have to make your donation to the Children’s Wish Foundation. I have only 1,000 km left to do and we need another $15,000 to reach the $50,000 point ... we can make it, can’t we? Don’t wait until I come home, make your donation now and please be generous! Share what we can, because we can’t share our health.

Thanks!

Christine xxx

Thank you very much to Maria Helena Garcia, Mario Rodriguez, Jacques Sirat, Enrique Castillo, Alejandro Luiz, Manuel Perg Andrade, Sonora Rosita, Gustavo, Floraldo, Alberto and the police of Tres Lagos.

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Chrystine is always looking for sponsors or donations to help her cover her
own expenses on the road. You can send her a donation to:
15 5th avenue
Rimouski-Est, Qc
G5L 2N1
Canada
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If you want to send a donation to the Children's Wish Foundation send your check to:
Mechtronix Systems
6875 Cote de Liesse
St-Laurent, Qc
H4T 1E5
Canada
Make check payable to the Children's Wish Foundation
El Calafate, Argentine, 19 avril 2002

Ruta 40

L’autre matin, comme je quittais Gregores, un petit village dans le nord de la Patagonie argentine, un gars en voiture s’est arrêté. Nous avons jasé un peu. Lui aussi fait du vélo, alors il a pris soin de me mettre en garde sur l’état des routes, qui était déplorable, et la force du vent, qui ne ferait qu’augmenter. En me quittant, il m’a dit : « Tu vas y arriver à Ushuaia "con mucha patientia (avec beaucoup de patience)"».

Cette journée-là, je me suis répété cette phrase des centaines de fois. J’avais 90 km à faire sur la ruta 40 avant d’atteindre une première maison, à travers des vents violents «à écorner les bœufs» ! La ruta 40 est loin d’être paradisiaque comme la carretera australe. Ici, c’est la pampa pure, plane et sans rien à offrir pour l’oeil, sur des kilomètres et des kilomètres. C’est l’immensité sans fin de "rien", une région inhospitalière où seuls les plus forts survivent. C’est un désert constamment balayé par des vents d’ouest qui s’en donnent à coeur joie quand ils peuvent trouver un obstacle sur leur route… comme une pauvre petite cycliste un peu folle ! Je me sentais si petite et si seule dans ce grand monde.

Ça n’a pas été facile ! Presque plus difficile que la carretera australe, même si c’est plat. J’ai pédalé comme une damnée, avec une force que je ne croyais même pas posséder, juste pour me rendre à la première estancia (ferme) où je pourrais avoir un abri. Le vent me faisait perdre l’équilibre et j’ai dû me résigner à marcher des tas de kilomètres en poussant le vélo sur cette atroce route de terre. Tant et si bien que j’ai fini par croire… à croire en toutes ces histoires que j’avais lues sur Internet, celles où les gens racontent que le vent peut t’empêcher de pédaler ou encore t’entraîner dans une rafale de l’autre côté de la route sans que tu ne puisses rien faire… celles où le vent rend fou. Et c’est vrai !! Avant de l’avoir vécu, il est presque impossible de s’imaginer la puissance et la violence des vents. Ici, c’est la survie.

Ce n’est pas facile non plus pour le moral. Dans cette immensité, les distances sont inestimables. Un panneau de signalisation qui semble être à quelques centaines de mètres peut se situer, dans les faits, deux ou trois kilomètres plus loin. La monotonie n’est que rarement brisée et, quand elle l’est, c’est par un vieux pneu abandonné sur la route ou par un squelette d’animal qui n’a pas survécu. Il ne faut absolument pas que tu te laisses décourager, pas une seconde, parce qu’à ce moment-là c’est le vent qui marque un point. C’est une lutte constante autant physique que psychologique. Il faut se concentrer sur quelque chose. J’ai essayé de me parler pour oublier le vent, mais c’est impossible. Impossible aussi de prendre du repos. Quand on s‘arrête, le vent paraît encore plus fort et plus stressant. Il faut simplement que tu avances, à pied ou à vélo. Avancer, c’est la seule sortie.

Quand je suis arrivée ici, hier, après avoir fait un petit bout en pick up parce que le vent était devenu d’une violence inimaginable, je me suis donné une tape sur l’épaule. Je suis pas mal fière de moi ! J’ai survécu ! J’ai toujours dit qu’avec un rêve et un peu de volonté, tout le monde peut faire un voyage comme le mien à vélo mais, pour traverser la ruta 40 seule, avec le vent, il faut pas mal plus que ça ! Et ça je l’ai eu ! Mon but est tellement près… il faut seulement que je me souvienne que je suis ici pour profiter de ce que m’offre la vie et prendre ça "con mucha patiencia".

Je me suis pris une petite fin de semaine de repos, pour faire de la randonnée et un tour au glacier Perito Moreno, une beauté indescriptible. Ce qui m’a permis de découvrir un autre visage de la Patagonie, une Patagonie avec une histoire, une culture, des légendes et je repars demain pour la suite de la ruta 40, vers le sud, avec une nouvelle énergie, la même qui habitait les gauchos (cowboy) qui ont travaillé à se faire une vie dans cette terre isolée. Je suis prête pour la fin.

Et vous pouvez m’aider ! C’est facile, vous le savez déjà… il faut faire votre don avant la fin de mon périple. Il ne me reste que 1 000 km à parcourir pour atteindre le bout du monde, mais il manque 15 000 $ pour atteindre les 50 000 $ souhaités pour réaliser d’autres rêves d’enfants. On peut le faire, n’est-ce pas ? Ensemble et chacun à notre façon…N’attendez pas mon retour, envoyez votre don tout de suite... SVP ! La santé ne peut pas se partager, alors, offrez ce que vous pouvez ! Votre générosité ne peut que faire des heureux ! C’est certain !

Merci... c’est presque la fin!!!

Chrystine xxx

Un gros merci à : Maria Helena Garcia, Mario Rodriguez, Jacques Sirat, Enrique Castillo, Alejandro Luiz, Manuel Perg Andrade, Sonora Rosita, Gustavo, Floraldo, Alberto et les gendarmes de Tres Lagos
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Chrystine est toujours à la recherche de nouvelles commandites ou dons pour l'aider à couvrir ses dépenses journalières sur la route. Vous pouvez lui faire parvenir votre don à :
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